Pour une reprise c'en était une. Magnifique. Super ambiance, paysages paisibles, anecdotes multiples. Une étape revigorante avec un menu pèlerin quasi gastronomique. Un véhicule suiveur, un plus, apprécié pour cheminer léger. On attend la suite avec impatience. Venez nous rejoindre vous ne le regretterez pas !
Au rendez-vous des randonneurs, les dix compagnons tout excités par cette reprise tant attendue, des fourmis dans leurs jambes estivales et bronzées, n'ont pas tardé à mettre : bagages, glacières, bâtons, petits sacs à dos pour le chemin, dans le minibus. Après avoir trouvé un équilibre raisonnable, sur les banquettes, masqués selon les règles imposées par la Covid, coupable de nous avoir séparé durant ces six derniers mois nous nous sommes laissés conduire par notre chauffeur dévoué : Daniel que nous retrouverons tout au long de ces deux journées pour les moments détente...
Une visite de l'Abbaye de Bénevent s'imposait avant d'entamer nos pérégrinations. Face au refuge de La Chouette - où je m'étais arrêté en 2016- s'engage la voie de Rocamadour et le GR vers Arrènes que nous allons suivre, guidés par Nicole et Yvette. Comme de coutume - çà ne surprendra aucun Miauletou - nous démarrons par...
Une côte bien sûre ! Toute la matinée nous allons osciller entre descentes alertes, faux plats, pentes calmes, escalades caillouteuses, lits de torrents abrupts heureusement à secs... l'ambiance est aux retrouvailles aussi, les anecdotes passent d'un compagnon à l'autre aussi vite que les beaux paysages de champs de maïs déjà bruns, les coulées de châtaigniers, quelques chênes majestueux dont les glands "pètent" sous nos semelles légères. Des espaces de landes posés çà et là apportent d'agréables touches de couleurs et des parfums qui gonflent nos poumons revitalisés...tandis que la traversée de cours d'eau enchante nos esgourdes...
Après plus de quatre heures de marche tout en flâneries, inquiets tout de même, de ne pas apercevoir Daniel venu à notre rencontre, nous découvrons le petit hameau de Saint Goussaud avec sa magnifique lanterne de Morts et... Daniel, allongé sur un tapis d'herbe fraîche, émerveillé -sans doute- par les aventures d'une jeune Pèlerine se rendant à Saint Jean Pied de Port...Le pique-nique est le bienvenu pour tous, pris à l'ombre au milieu d'un bric à brac d' artiste très hétéroclite...
Avant de repartir pour un après-midi, heureusement pas trop chaud, une lecture attentive du tracé nous laisse présager quelques kilomètres supplémentaires. Mais çà aussi c'est le chemin ! Tout comme les liaisons entre les chemins herbeux, ou boisés déjà tapissés de feuilles, ou les chemins blancs plus encourageants, les longues voies serpentines goudronnées qui nous font gonfler les pieds et chauffer nos semelles malgré une légère bise...
Le passage par le Mont Jouër nous permettra une halte au Fanum Gaulois et surtout un spectacle improvisé dans l'antique théâtre Gaulois embaumé de bruyère et de fougères...
L'arrivée à l'étape s'apparente à un jeu de piste à moins que ce soit à cache-cache, notre auberge régulièrement annoncée finit par se deviner après avoir passé le Moulin de la Planche à 600 mètres d'ici, nous indiquent plusieurs pancartes successives...
Ouf ! C'est bien là cette fois, l'arrivée du minibus en atteste. On est à La Besse. Vite, se poser, enlever ses chaussures, se mettre à l'ombre, récupérer... à peine... de nos 25 premiers kilomètres... Une grande table est dressée par notre hôte sur une terrasse géante. Chacune et chacun s'affale dans un confortable fauteuil. Pascal nous a rejoint aussi...pour siroter, jus de fruits variés, bière très fraîche selon la dose de toxine à éliminer par chacun !
Le repas pèlerin est copieux : œuf cocotte, - magret de canard ou cailles - pommes de terre sautées ou saucisses lentilles maison suivis de, au choix : crêpes glace vanille ; choux-chocolat chaud, chantilly ; crème de châtaigne... maison...
Une bonne nuit de récupération dans une literie confortable propulse tout le monde dès 7 h.30 autour de la table d'un petit déjeuner maison copieux et varié. Comme prévu par Nicole, le départ, plus frais que la veille se fait à 8 h30 après avoir salué Daniel qui nous retrouvera à l'étape de midi avec nos sandwichs et boisson frais, çà c'est vraiment un plus dans une rando de deux jours. Où non seulement on apprécie de marcher léger, mais où la pause méridienne se prend fraîche.
Un petit aller et retour matutinale nous permet de découvrir le chemin de la mûre qui nous conduit à travers bois, pâturages, champs cultivés ou labourés au Billange. Ce matin on a gardé sur-pull manches longues. La traversée de plusieurs petits ponts de bois nous invite à mettre sur pellicules quelques traces de notre périple On ne s'attarde pas trop, nous avons encore quelques kilomètres à parcourir avant le passage sur le Pont du Dognon rénové puis le château d'Orgnac en réfection.
Comme la veille nous apprécions vers une heure de retrouver Daniel, venu, cette fois à notre rencontre, nous signalant ainsi l'imminence du repos-casse-croûte. au hameau de Sainte Marie..
On prendra quand même le temps de faire quelques pauses, d'admirer de magnifiques taureaux Limousins, des étalons paisibles, des agneaux broutant à l'ombre, des hérons gris au milieu d'un troupeau. On traverse en admirant Clémensanes, ses piles de bois, puis, très loin, le clocher de la Collégiale nous aspire autant qu'il nous inspire. On approche comme l'indique les vergers verts et les clayettes géantes rouges. Enfin photos d'arrivée dans notre cité, chacune et chacune des huit rescapés retrouvant le sourire face au clocher et son horloge indiquant 15 h. 50 pile...
Si on a tôt fait de reprendre nos badges nous ne pouvons nous quitter si brusquement... Aller un dernier verre Place de la République, que déjà le mal de jambes est oublié et la prochaine sortie dimanche 13 annoncée à 18 kilomètres nous tentent tous. Nous venons de faire 52 kilomètres en deux jours. Alors, chiche...!
Merci à Nicole et Yvette pour la préparation de ce périple, de nous avoir trouvé un hébergement super et de nous avoir concocter un chemin avec le minimum de route... Merci à Daniel de sa gentillesse en acceptant de transporter nos bagages, nos repas et nous les avoir entretenus frais, d'avoir partagé notre étape...Merci aux dix marcheurs guillerets...