Publié le par Philippe WALQUEMANE
Encore une fois nous nous sommes réunis pour découvrir de nouveaux horizons avec Jean, intarissable randonneur et Philippe W. son complice du jour. Nous sommes 23 bien décidés à conjurer cette petite pluie fine et pénétrante sous un ciel gris semblable à la morosité européenne. Mais il nous en faut plus pour altérer la joie de nous retrouver et de partir à l’aventure. Nous nous rejoignons tous, place saint-Martial, pour le départ. Fort des nouvelles mesures moins restrictives face au COVID, Jean-Claude ose quelques embrassades en guise de salut. Ces gestes qu’on avait bannis ressurgissent avec étonnement. Nous avons bien fait d’en profiter, car déjà la courbe de l’épidémie remonte. Au coup de sifflet de Jean, notre troupe entame sa progression vers l’ancienne ferme auberge, dont les pâturages ont été transformés en une activité de maraîchage. Nous passons devant l’entrepôt de Guy Chesnel, son chien qui d’habitude si discret, aboie à notre passage, surpris peut-être par notre nombre. Après la traversée de la voie de chemin de fer, qui sera notre guide une grande partie du parcours, direction Dandalais. Ensuite, nous longeons la départementale qui mène au Moulin du Gôt. C’est peu après que les difficultés commencent avec quelques côtes abruptes tout au long d’un petit sentier boisé. Mais rien n’entame notre enthousiasme, bien échauffés pour surmonter ces quelques épreuves revivifiantes aidés aux passages les plus difficiles par des mains secourables. Est-ce une plaisanterie lorsque Daniel voit dans ce lieu, un site idéal pour en faire notre terrain de jeu propice à parfaire notre technicité à la marche nordique ? Plusieurs tapis de pervenches, violettes, anémones, oseilles sauvages déclenchent les cliquetis des appareils photos. Les eaux calmes de la Vienne nous apaisent dans nos efforts et nous aimerions la voir toujours aussi pacifiée. Une petite halte sur le mur d’un ancien barrage nous permet de découvrir quatre jolies jonquilles sauvages planquées derrière un long tronc « Land art », la veine de la Vienne bouillonnante, à cet endroit, glisse à toute allure vers Brignac que nous avons laissé dernière nous au franchissement du pont au-dessus de la voie de chemin de fer. Une dernière halte à l’air de pique-nique du moulin du Gôt ravive les conversations. Le chemin se poursuit en surplomb de la voie ferré et de la Vienne. Ça inspire Jean-Claude pour une envolée lyrique « Cet un endroit idéal pour se suicider » lance t-il ! Sa tirade est accueillie par des éclats de rire pour toute réponse. Vite, au sortir de la sapinière, une légère pluie bien pénétrante nous fait accélérer le pas pour éviter de sortir capuches et autres capes… Les voitures se garnissent , ramènent tous les randonneurs déjà tournés vers la prochaine marche du dimanche 20 mars à 8 h.30. Béatrice Walquemane